L'Allemagne dans l'impasse : faut-il un Agenda 2030 ?

Par Olgerd Eichler, gestionnaire de portefeuille dans l’ équipe Blend/European Equities de Mainfirst

L'Allemagne a besoin d'un nouveau départ. Les prochaines élections fédérales pourraient donner l'impulsion nécessaire. Mais la douleur est-elle assez grande ?

L'Allemagne est confrontée à des défis de taille. Certes, l'économie s'est remise des séquelles de la pandémie de Corona, mais la crise énergétique et la guerre en Ukraine ont révélé des faiblesses. La dépendance à l'égard des énergies fossiles pèse sur la compétitivité. La croissance économique est au point mort et la production industrielle diminue dans certains secteurs clés comme l'automobile et la chimie.

Au même moment, la transition numérique pose des problèmes d'adaptation structurelle à l'économie. L'Allemagne, pionnière en matière d'ingénierie, est à la traîne en ce qui concerne les technologies de pointe telles que l'intelligence artificielle. À cela s'ajoutent les tensions géopolitiques : la concurrence entre les États-Unis et la Chine, la guerre en Ukraine et la réorganisation mondiale des relations commerciales exigent une réorientation stratégique.

L'un des principaux freins au progrès et au renouveau en Allemagne est la bureaucratie. Les longues procédures d'autorisation, l'excès de réglementation et le manque de coordination entre l'État fédéral, les Länder et les communes rendent souvent difficile la mise en œuvre de projets et d'idées. Ces obstacles ne freinent pas seulement le développement économique, mais entravent également les progrès urgents et nécessaires dans les domaines de la numérisation, des infrastructures et des énergies renouvelables. Une débureaucratisation conséquente ainsi que le développement de processus administratifs numériques sont donc indispensables pour garantir la compétitivité de l'Allemagne à long terme.

Sur le plan de la politique intérieure, le pays est également confronté à des défis : hausse de l'inflation, inégalités sociales, immigration, fautes politiques et crise climatique divisent la société. De nombreux citoyens sont frustrés par la stagnation politique et réclament des réformes ambitieuses.

Il y a plus de vingt ans, Gerhard Schröder annonçait l'Agenda 2010 dans une déclaration gouvernementale. L'Allemagne se trouvait alors dans l'une des pires crises économiques de son histoire d'après-guerre. Le taux de chômage était alarmant et la croissance économique stagnait. À cela s'ajoutaient des charges sociales élevées qui pesaient sur les entreprises et affectaient la compétitivité de l'économie du pays. Le magazine britannique The Economist a qualifié l'Allemagne d' « homme malade de l'Europe » - une description amère pour une nation qui était autrefois considérée comme le moteur économique de l'Europe.

Au cœur de cette crise, le gouvernement de Gerhard Schröder a osé une réforme historique : l'Agenda 2010. Des mesures telles que l'assouplissement de la protection contre le licenciement, l'introduction des lois Hartz IV et la dérégulation du marché du travail devaient favoriser l'emploi et renforcer la compétitivité de l'économie. Ces réformes ont été controversées, mais elles ont jeté les bases de la reprise économique qui a suivi et qui a permis à l'Allemagne de retrouver sa force et sa compétitivité.

Élections 2025 : l'occasion pour l'Allemagne de prendre un tournant

Comme il y a vingt ans, l'Allemagne se trouve aujourd'hui dans une période d'incertitude et de désorientation qui exige d'urgence une action politique décisive. La crise d'alors était en grande partie domestique, tandis que les problèmes actuels trouvent également leurs racines dans l'interdépendance mondiale de l'Allemagne et sont plus complexes. Il existe néanmoins un parallèle important : la nécessité de réformes profondes pour assurer la compétitivité du pays.

Les prochaines élections offrent l'opportunité de réorienter le pays et de débloquer les réformes en suspens. Un nouveau gouvernement pourrait faire avancer les réformes nécessaires dans les domaines de la numérisation, de l'immigration, de la bureaucratie et de l'énergie. Pour cela, il faut avant tout des objectifs clairs, des décisions audacieuses et une politique économique ciblée. Cela permettrait à l'Allemagne non seulement de retrouver sa position de moteur économique européen, mais aussi de renforcer sa présence mondiale. L'Allemagne doit à nouveau prouver qu'elle est à la hauteur des défis de son temps. Avec une politique proactive qui met l'accent sur l'innovation, la performance et la compétitivité mondiale, « l'homme malade de l'Europe » peut redevenir une anecdote du passé. Des objectifs communs et un gouvernement ouvert aux réformes pourraient faire de l'Allemagne un modèle de renouveau en Europe, en tant que pionnier de l'économie, du climat et de la cohésion sociale.

De belles perspectives pour les actions allemandes

Les PME allemandes pourraient tirer profit des nouvelles impulsions de la politique économique. Non seulement les entreprises pourraient reprendre confiance, mais elles pourraient aussi se montrer plus disposées à investir. Les conditions préalables à cela sont un cadre politique stable et un nouvel élan pour la croissance. Comme beaucoup de ces petites et moyennes entreprises ont été laissées de côté par les investisseurs dans le passé, elles offrent un potentiel de rattrapage considérable. Les faibles valorisations de ces titres rendent leurs perspectives de prix particulièrement attrayantes.

Olgerd Eichler
Olgerd Eichler

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