L'inflation ronge notre épargne

La dangereuse illusion des taux d'intérêt soi-disant sûrs

Par Thomas Meier et Christos Sitounis, Portfolio Managers chez Mainfirst

L'euphorie des investisseurs mondiaux face au retour des taux d'intérêt ressemble à celle d'un voyageur du désert apercevant une oasis tant attendue. Les taux d'épargne ont atteint un nouveau sommet de plus de treize pour cent, un niveau observé uniquement pendant la pandémie. Tôt ou tard, il deviendra de plus en plus clair pour les investisseurs que l'allocation doit être modifiée malgré des efforts d'épargne accrus pour pouvoir atteindre un seul objectif d'épargne, à savoir le maintien du pouvoir d'achat de leur patrimoine.

Ces dernières années, des sommes énormes ont été investies dans des placements porteurs d'intérêt. Cela inclut des afflux record dans les fonds monétaires. Au cours des cinq dernières années, ces afflux ont plus que doublé. Rien qu'aux États-Unis, plus de 8 billions de dollars ont été investis dans des fonds monétaires, et en Europe, près de 2 billions d'euros. Contrairement aux marchés boursiers plus volatils, les investisseurs mondiaux ont dirigé des volumes significatifs vers des valeurs supposées refuges.

En considérant l'allocation d’actifs dans son ensemble, les liquidités et les dépôts représentent 41 % du patrimoine financier des ménages privés allemands, selon la Bundesbank1. En Belgique et aux Pays-Bas, la part des liquidités et des dépôts est d'environ 30 % et 20 % respectivement2. Et ils ne sont pas seuls : dans la zone euro, cette part est d'environ 35 %. Si l'on ajoute à cela les systèmes d'assurance, de retraite et de garanties standards, qui sont principalement investis dans des placements à taux d'intérêt en raison de la réglementation, les actifs à revenu fixe représentent environ trois quarts des placements financiers en Allemagne. La Belgique et les Pays-Bas disposent d'un meilleur système de pension avec un ratio d'actions plus élevé. Si l'on ne tient compte que des obligations et de l'assurance-vie, le ratio est d'environ 45 % en Belgique et de 25 % aux Pays-Bas3. En Europe les taux d'épargne ont atteint un nouveau sommet de plus de treize pour cent, un niveau observé uniquement pendant la pandémie.

Un attrait en baisse : focus sur les « valeurs refuges »

Les valeurs refuges offrent certes, en raison des conflits mondiaux persistants et le résultat de l'élection américaine, un environnement d'investissement attractif à court terme. Cependant, le revirement des taux d'intérêt amorcé par la BCE et de la FED ainsi que la pression désinflationniste de la Chine réduisent leur attrait par rapport aux marchés actions. Les investisseurs sont à nouveau confrontés à un monde d'investissement qui, en termes réels (ou réalistes), ressemble davantage à une illusion. L'obligation d'État allemande à dix ans rapporte 2,3 %, contre 0,4 % pour les obligations suisses. En termes réels, après déduction de l'inflation, un investisseur en Allemagne obtient un rendement de 0,6 % et en Suisse de -0,4 %. Un tableau tout aussi maigre se dessine aux États-Unis.

Dans un contexte de taux de croissance mondiaux plus faibles, de taux d'inflation actuellement en baisse et de taux d'intérêt en diminution, le profil d'investissement reste insuffisant pour maintenir le patrimoine réel. D'autant plus que, compte tenu de l'évolution démographique, des menaces de conflits douaniers et de la hausse continue des coûts des matières premières, il est probable que l'inflation restera structurellement élevée Tôt ou tard, il deviendra de plus en plus clair pour les investisseurs que l'allocation doit être modifiée malgré des efforts d'épargne accrus pour pouvoir atteindre un seul objectif d'épargne, à savoir le maintien du pouvoir d'achat de leur patrimoine.

Il est temps de changer de cap

On peut s'attendre à ce que les investisseurs, malgré les conflits mondiaux, réorientent une partie de leurs placements à intérêts vers des actions, notamment depuis les fonds monétaires et les comptes à taux journalier. Ces sommes énormes seront soumises à une pression d'investissement au fur et à mesure de l'assouplissement monétaire des banques centrales, ce qui devrait avoir une influence positive sur les marchés actions. Les titres et les fonds de dividendes en profiteront parfois. L'approche conservatrice des fonds de dividendes, par rapport au marché action dans son ensemble, combinée à des distributions supérieures à la tendance inflationniste et au niveau des taux d'intérêt, gagnera à nouveau en attractivité.

Fonds de dividendes : la voie vers des rendements stables

Les fonds de dividendes offrent l'avantage de sélectionner des entreprises riches en liquidités, généralement dans des secteurs défensifs. De plus, la plupart des entreprises ont assaini leurs bilans après la pandémie et ajusté leurs structures de coûts en fonction de l'inflation. Bien que les acteurs du marché soulignent des indices boursiers élevés, ceux-ci sont souvent dominés par quelques titres seulement. La forte concentration actuelle sur quelques grandes actions, notamment dans le secteur technologique, se retrouve aux États-Unis avec les « Magnificent 7 » et en Europe avec les actions « GRANOLAS ». Nous prévoyons qu'une normalisation économique aux États-Unis et en Europe conduira à une évolution plus large des cours actions, favorisant les segments sous-évalués tels que les petites et moyennes entreprises (PME).

Pour les investisseurs, il est important d’envisager une allocation à long terme basée sur des attentes de rendement réel, c'est-à-dire corrigé de l'inflation, et de ne pas céder totalement à l'illusion des taux d'intérêt nominaux.


1 Source: Bundesbank
2 Source: Haver, European Central Bank, Morgan Stanley Research
3 Source: Haver, European Central Bank, Morgan Stanley Research

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Wim Heirbaut

Senior PR Consultant, Befirm

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